L'exposition d’œuvres d’art contemporain dans le parcours des collections d’objets d’antiquité est devenue courante, tel que le montre cette galerie à Paris : Estades.com. Certains parlent même d’un phénomène muséologique révélateur de l’intérêt généralisé pour l’art contemporain. En fait, elle reflète la nouvelle réalité des musées, la fin du permanent au profit de l’événement et de l’affirmation des programmations culturelles
Malgré une conjoncture économique difficile, les grands musées parisiens connaissent un succès considérable auprès du grand public que rien ne semble compromettre. Au cours de la dernière décennie, le nombre de visiteurs n’a cessé d’augmenter allant même au-delà de ce que l’on espérait En 2012, le Louvre annonçait une augmentation de 14 %, soit 10 millions de visiteurs contre 8,8 en 2011, tandis qu’Orsay et Guimet progressaient de 15% et le Centre Pompidou de 6%. Mais force est de constater que ces records de fréquentation des musées tiennent davantage des expositions temporaires et de la diversification de la programmation culturelle que des expositions permanentes comme les objets d’antiquité. En effet, ces derniers records de fréquentation cachent une réalité plus sombre : la méconnaissance des collections permanentes par le public de proximité, celui à partir duquel le musée évalue son action éducative, sociale et culturelle. La visite régulière des collections permanentes, qui constituent le fondement de l’identité d’un musée sur laquelle se définissent ses missions de conservation, de recherche et de diffusion, demeure donc une problématique que les divers plans de réaménagement et le développement des expositions temporaires n’ont pas résolue. Selon les enquêtes de l'Observatoire permanent des publics, le public parisien n’est pas très intéressé par les collections permanentes et préfèrent de loin les expositions temporaires ou les grands événements. Cette préférence pour les expositions temporaires comme par exemple l’exposition d’œuvres d’art contemporaines a conduit certains musées dont le Louvre à réfléchir sur une programmation plus favorable à la fréquentation assidue et régulière de l’exposition permanente. Ils ont d’abord commencé par développer des petites expositions à l’intérieur du parcours des collections permanentes, des parcours thématiques et des visites exceptionnelles avec des intervenants extérieurs invités à présenter au public des réflexions sur des œuvres qu’ils avaient sélectionnées. Le Louvre a donc pris la décision de créer un programme d’expositions d’art contemporain en parallèle aux visites des collections permanentes en demandant à différents artistes de créer une œuvre spécifique ou de présenter une œuvre déjà existante à proximité d’œuvres anciennes ou dans l’une des salles d’exposition inscrites dans le parcours de visite.